Amendment n°618
- Rapporteur fond UC Élisabeth Doineau
Article 11
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Supprimer ces alinéas.
Exposé sommaire
Amendements identiques
Dispositif
Supprimer ces alinéas.
Exposé sommaire
Le présent amendement supprime les alinéas 11 et 16 introduisant la publication des prix nets des médicaments, qui fragiliserait à la fois l’attractivité du marché français et l’accès des patients à l’innovation. Si l’objectif affiché est la transparence, cette mesure présente des effets totalement opposés aux intérêts de la politique publique pharmaceutique et de l’accès des patients aux innovations.
Divulguer les prix nets n’apporterait aucune information utile sur la dépense réelle, mais déstabiliserait le modèle français de fixation des prix, fondé sur un prix facial public et un prix net confidentiel.
Ce mécanisme de différence entre prix facial et prix net, matérialisé par des remises conventionnelles, et donc confidentielles, permet en effet à la France d’accéder aux innovations thérapeutiques, tout en garantissant la maîtrise des dépenses de l’Assurance Maladie. Les prix faciaux français sont par ailleurs pris en référence par plus de 50 pays dans le monde, et une telle mesure serait particulièrement délétère dans le contexte géopolitique actuel (avec la réforme du prix du médicament de l’administration américaine ou principe de « nation la plus favorisée » ) et face aux tensions économiques pesant sur les médicaments innovants.
Les conventions CEPS représentent aussi un instrument clé de maîtrise de la dépense pharmaceutique. Si les prix devenaient publics, la logique des remises risquerait d’être mise à mal, entraînant un coût plus élevé pour l’assurance maladie et un amoindrissement de l’accès aux traitements innovants.
Il est également important de rappeler que chaque année, le CEPS publie le montant total des remises conventionnelles et les taux moyens de remise par classe de médicaments qui sont appliquées. Ce montant agrégé, rendu public et détaillé par aire thérapeutique, donne la visibilité nécessaire sur la maîtrise des dépenses de médicaments, tout en protégeant la confidentialité des conventions signées par chaque laboratoire.
Enfin, cette obligation imposerait à l’ACOSS de rendre publiques des informations couvertes par le secret des affaires. En effet, les prix nets sont protégés par la loi n° 2018-670 du 30 juillet 2018 relative au secret des affaires (transposition de la directive 2016/943). La publication obligatoire de ces données constituerait une violation de ce régime légal, mettant en péril la coopération négociée entre l’état et les industriels.
En conséquence, il est proposé de supprimer alinéas 11 et 16 de l’article 11 du projet de loi, afin de préserver la capacité de négociation des autorités, l’accès aux innovations et la maîtrise de la dépense.
Dispositif
Supprimer ces alinéas.
Exposé sommaire
Les informations sur les prix et remises visées par ces dispositions ajoutées par l’Assemblée nationale contre l’avis du Gouvernement sont déjà intégralement communiquées au CEPS, qui dispose d’une visibilité complète et détaillée sur les prix et conditions tarifaires. Le dispositif actuel (prix facial, prix net, remises) garantit à l’État un véritable pouvoir de négociation, précisément parce que ces données sont confidentielles et ne sont accessibles qu’à lui.
La publication de ces informations serait doublement problématique :
elle contreviendrait au secret des affaires, en rendant publiques des données commerciales sensibles ; elle affaiblirait directement la capacité de négociation de l’État, en créant un risque d’alignement international des prix et de hausse mécanique des tarifs, alors même que la France bénéficie aujourd’hui de prix nets inférieurs à ceux de nombreux pays européens.
La préservation du cadre actuel est donc essentielle pour maintenir l’équilibre des politiques de prix, protéger la compétitivité tarifaire du système de santé français et garantir la soutenabilité pour l’assurance maladie.
Dispositif
Supprimer ces alinéas.
Exposé sommaire
Cet amendement vise à supprimer plusieurs alinéas introduits à l’Assemblée nationale prévoyant pour l’ACOSS de rendre public les remises accordées et les prix nets des médicaments et des dispositifs médicaux, les négociations entre le CEPS et les laboratoires pharmaceutiques relevant – entre autres – du secret des affaires.
Dispositif
Supprimer ces alinéas.
Exposé sommaire
Le présent amendement vise à supprimer les alinéas 11 et 16 de l’article 11, qui prévoient la publication par l’ACOSS, pour chaque entreprise concernée, les remises, les prix nets, les tarifs nets et les coûts nets appliqués aux médicaments. Une telle transparence serait préjudiciable à l’accès aux traitements et fragiliserait l’équilibre actuel des négociations entre l’État, l’Assurance maladie et les industriels.
Aujourd’hui, la coexistence d’un prix facial public et d’un prix net confidentiel permet à l’Assurance maladie d’obtenir des prix réels plus bas, grâce aux remises, aux industriels de les accepter sans que ces prix ne deviennent une référence internationale, et au CEPS de soutenir l’attractivité industrielle et la production locale.
La publication des prix nets entraînerait des effets immédiats et négatifs car d’autres pays exigeraient les mêmes prix, réduisant ainsi la capacité de négociation française et menaçant la disponibilité de certains traitements. Les industriels seraient tentés de proposer leurs innovations ailleurs qu’en France, aggravant ainsi le risque de pénuries. Cela violerait aussi le secret des affaires et exposerait l’État à des litiges.
Pour préserver l’accès aux soins, la souveraineté sanitaire et la compétitivité industrielle, il est donc proposé de supprimer les alinéas 11 et 16 de l’article 11.